Le bonheur est un seul bouquet : confus léger fondant sucré

Charmeur? A peine. Gamin? Juste un peu. Espiègle? Oui. Adorable? Assurément. Généreux? A vous de voir. Intelligent? Quand il veut. Double jeu? Jamais! Paul est un garçon aussi beau que compliqué. Vérité, mensonges, difficile de savoir faire la différence, il ment si bien! Il charme, il abuse, il joue et s'amuse, mais peut aussi être doux et attentionné. Grand méchant loup ou gentil petit prince? Les deux. Il est le méchant loup intelligent qui prévoit de sombres plans et use de moyens parfois peu recommandables pour arriver à ses fins. Mais il est également le prince charmeur et gamin doté d'une sensibilité et d'un égoïsme qui font sourire. Qualités, défauts, le tout se mélange et on ne sait plus qui est qui. Il vous faudra le connaître aussi bien que sa sœur, ou alors essayer de comprendre ses humeurs changeantes et ses désirs passionnés. Paul a pour habitude d'user de ses charmes lorsqu'il veut quelque chose, mais il saura vous rendre service à son tour. Il est également parfois d'un égoïsme sans limite, et est quelque peu égocentrique. Néanmoins, il est de bon conseil et saura adroitement vous guidez et vous comprendre, en sa qualité de confident gentil et intelligent. N'oubliez tout de même pas que c'est un garçon aux désirs sombres et à l'esprit parfois psychotique. Il a du mal à gérer sa colère qui pourrait faire des ravages... Méfiez vous aussi de son ombre, elle vous observe et vous analyse, telle la face cachée de lui même, son côté vil et fourbe. Il est un mélange de choses et d'autres, et en cela, il est humain. Il évolue d'année en année, et il difficile de dire comment il va évoluer. Tantôt enjoué, tantôt dépressif, un peu de ci un peu de ça, il est contradictoire, et notez que son caractère change selon la personne qu'il a en face de lui. Autrement dit, à un il paraîtra adorable, à un autre plutôt fourbe, il s'adapte aux autres et reste imprévisible. Mais ce n'est qu'un masque, et discerner le vrai du faux reste difficile. Qui est-il vraiment? Lui même l'ignore. Est-il le gentil, le méchant, le froid, le doux, le dur, le fourbe, l'attentionné, le généreux, l'égoïste? Un seul bouquet : confus léger fondant sucré.

La beauté des choses existe dans l'esprit de celui qui les contemple.

Paul est beau. C'est indéniable. Lui-même le sait, puisqu'il en joue. Il n'y a qu'à voir les rougissements de sa sœur dès qu'il est un tant soit peu attentionné. Des cheveux noirs entretenus (que voulez-vous, quand on a une mère exigeante et une sœur à cheval sur les produits de beauté...) et des yeux violets envoûtants, très expressifs. Il est plutôt grand, dépassant le mètre quatre-vingt, et tout en longueur, il n'a que peu de carrure. Mais ses petites attentions et sa moue gentille sont ses armes de prédilections. Fils d'un noble haut placé, cela se ressent sur ses vêtements. Son éducation est telle qu'il ne sortirait jamais simplement, sauf pour se fondre dans la masse, et encore. Il est donc souvent vêtu richement, mais vous pourrez parfois le confondre avec un adolescent normal, lorsqu'on lui demande quelque chose en particulier. Sa peau n'est pas pâle, mais elle est loin d'être mate pour autant. En ce sens, il est plutôt ordinaire. Il a également de grandes mains, qui étonne sa sœur, lorsqu'elle les compare... La sienne est tellement petite! Il n'y a qu'une seule chose qui complexe Paul. Sa langue. Oui, sa langue. Il a une langue anormalement... large, grande, comme vous voulez, mais qui est trop disproportionné. Ou élastique, il n'en sait rien. Il lui arrive donc, le matin, de se regarder dans la glace en tirant la langue, comme un enfant qui grimace. N'importe qui qui le verrait se poserait des questions. Mais la rangée de dents blanches et son joli petit minois vous feront oublier ça... C'est pour votre bien.

Chacun admire le passé, regrette le présent et tremble pour l'avenir.

« C'était un après-midi ensoleillé. Un après-midi d'été. Dans une maison fort grande, entourée par un immense jardin, où évoluait joyeusement fleurs et arbres, ainsi que quelques buissons joliment taillés, ou un grand chemin vous menait aux grilles lointaines qui ramenait à la ville, avec une fontaine juste devant la porte principale, comme il ne s'en faisait plus, rare rescapée d'une époque antérieure où la noblesse aimait ce genre de maison, mais où la technologie n'était pas, un petit garçon au sourire gamin était caché derrière un mur, observant les quelques domestiques qui s'attelaient à leurs tâches. Elles portaient toutes de longues robes et, aussi, il commença à courir, soulevant leurs jupons au passage. Cet après-midi si calme venait d'être troublé. Des cris indignés se firent entendre. Et le garçon ricanait, bien caché derrière l'escalier. Mais une ombre lui fit face et il sursauta.

« Jeune Maître Paul! Il suffit! Vous en avez assez fait! »

Il fit la moue. Une jeune fille d'environ douze ans faisait face au garçon de cinq ans, les mains sur les hanches. Une jeune blonde aux cheveux bouclés, et dont les yeux gris en auraient fait rêver plus d'un. Si elle n'avait pas été une servante en charge de l'éducation du dit gamin. Alicia Dety, comme elle se prénommait, était une ancienne aristocrate dont la maison, et la famille, avait brûlée dans un incendie non expliqué, et qui avait été recueillie par la famille Cloud. Depuis deux ans, elle était en charge du jeune maître turbulent – qui était ainsi depuis qu'il savait marcher – et avait pour mission de se charger de son éducation, que ce fut dans les manières, les rudiments de la noblesse, ou bien les matières intellectuelles. Oh bien sûr, c'était des professeurs qui se chargeaient de tout. Il s'agissait plus d'une sorte d'intendante chargée de s'assurer qu'il appliquait ce qu'on lui disait et de le réprimander en temps voulu. Même si le garçon la voyait plus comme une sorte de grande sœur. Il la respectait, car elle était l'une des rares personnes l'écoutant et le guidant dans cette maison si grande, mais n'était tout de même pas très d'accord sur le principe d'appliquer ce qu'on lui disait. C'était un enfant, et en tant que tel, sa priorité était le jeu.

« Enfin, voyons! N'avez-vous point honte de tourmenter ainsi ces dames?
-Absolument pas! Répondit-il, un grand sourire idiot sur les lèvres. »

Elle soupira, dépitée. Il ne changerait jamais. Il avait peut être la tête de quelqu'un d'adorable et d'innocent, mais c'était un monstre. Il était juste borné, égocentrique, gamin, stupide, franc et se mettait les autres dans la poche au premier sourire. Elle se demandait ce qu'elle allait bien pouvoir en faire. Il ne serait jamais un bon aristocrate! C'était impossible. Il lui fit un sourire innocent, ce qui ne pouvait vouloir dire qu'une chose : il avait, à son grand désarroi, encore gagné. Sans grande conviction, elle lui pointa la porte du salon où se déroulait ses cours. Il la regarda, blasé.

« Très bien, très bien, j'y vais... »

Elle le regarda s'éloigner avec l'air sérieux qu'il avait lorsqu'il suivait ses cours. Une sorte de masque d'indifférence qu'il enfilait à chaque fois qu'une contrainte lui était imposée, que ce fussent les cours ou les réceptions mondaines qu'il ne supportait pas. Il tourna la poignée dorée, ouvrit la porte en bois blanc, particulièrement travaillée d'ailleurs, ornée de gravures ça et là, certaines étant sublimée par de l'argent, et lorsqu'il l'eut fermé, elle s'autorisa à se laisser aller contre le mur blanc, et s'y laissa glisser, pour finir sur le sol glacé, carrelé ou en marbre, elle n'en savait trop rien. L'enfant ne voyait pas souvent ses parents. Lady Cloud, importante personnalité de la ville de part ses liens de parentés avec le roi, ils étaient liés au cinquième ou sixième degrés, une histoire de cousins germains, qui prenait bizarrement toute son importance dans la noblesse, n'était en effet pas souvent là. Elle avait des obligations importantes, et le peu de temps libre qu'elle avait, elle l'utilisait pour voir sa fille très jeune, un jeune bambin âgée d'à peine six mois. Lætitia Lucilla Cloud. Il était amusant de constater qu'elle était la princesse de la famille. Même si son frère semblait parfois lui en vouloir d'accaparer l'attention de cette manière, il craquait toujours dès que le bébé tendait ses bras vers lui, les yeux pleins d'espoir. Il l'adorait, ça crevait les yeux. Tout comme ses parents. Son père d'ailleurs, Anthony Théodore Cloud, issu de la haute noblesse, était, bien avant de se marier qui plus est, l'un des proches conseillers du roi, son statut social s'étant trouvé renforcé après ce mariage, certes arrangé, mais où Alicia percevait tout de même de l'amour. Elle soupçonnait qu'il n'y en avait de prime abord pas, mais à force du temps, et la naissance de Paul, il avait certainement trouvé sa place dans cet étrange foyer. Paul Christopher Cloud. Héritier des Cloud et par conséquent des Lay, par le biais de sa mère, la dernière enfant de cette famille. Il deviendrait probablement un très bon parti, du fait de sa proximité avec le roi, et elle ne doutait pas qu'il aurait à faire face à de nombreuses demandes de la part de famille toutes plus riches les unes que les autres. Elle songeait que c'était déjà bien trop pour un enfant de cinq ans. Elle songea que si l'incendie n'avait pas eu lieu, elle même aurait peut être été l'une des fiancées possibles du garçon. Elle rougit violemment. Ce gamin était attachant, tout de même. Elle ne pouvait pas le voir autrement. Après tout, les Cloud l'avait recueillie, et était une partie de sa famille maintenant. Elle veillerait sur les enfants Cloud, pour que jamais ils ne connaissent la tristesse qu'elle avait connue.

***

« Non! Je veux pas que tu partes! »

Une jeune demoiselle aux longs cheveux bruns s'accrochait fermement à la jambe de son frère. Elle semblait résolue à ne pas la lâcher. Le frère en question soupira. Elle était têtue... Et leur père attendait. Il n'allait pas être très content. Il pesa le pour et le contre, mais finalement, le garçon, bien qu'adorant sa sœur, décida de jouer de ses charmes. Il attrapa ces mains qui le tenaient fermement et se mit à la hauteur de la demoiselle, une moue craquante sur le visage. Il avait dix ans, elle en avait cinq. Il n'avait pas envie de la faire pleurer, donc il y allait avec douceur. Si ça ne marchait pas, et bien... Il aviserait. Il posa sa main droite sur la joue de sa sœur, qui rougit instantanément – d'ailleurs il adorait l'effet qu'il pouvait faire – et lui fit un sourire léger, empreint d'une compassion douce tellement forte que la petite baissa les yeux, honteuse.

« Il faut vraiment que j'y aille.
-Mais je... Mais...
-Je reviendrais jouer avec toi, dit-il, c'est promis! »

Elle sentit la sincérité de son frère. En effet, Lætitia avait hérité d'un pouvoir : l'empathie. Les sentiments n'avaient aucun secret pour elle. De plus, comme elle le possédait depuis toute bébé – même si on l'ignorait à ce moment-là – il lui semblait naturel de ressentir les émotions des autres. Parfois, elle se laissait tout de même submerger par cette émotion, ne sachant plus bien ce qu'elle ressentait. C'était ce qu'elle lui avait confié, en tout cas. Il la laissa là, passant la grande porte du hall pour aller retrouver son père, qui était fort agacé par son retard. Après tout, c'était la première fois qu'il allait au palais. L'occasion pour lui de se forger un nom. Il ne semblait pas posséder de pouvoir. Ou s'il en avait un, il était vraiment bien caché. Sa mère lui avait dit que parfois, on ne le découvrait que tardivement, même si on avait toujours vécu avec. Lorsqu'ils arrivèrent finalement devant le palais, il fut émerveillé. Immense. Tellement plus grand que sa maison, qu'il trouvait pourtant déjà grande, s'étant perdu plusieurs fois dedans, et ça lui arrivait encore parfois aujourd'hui, il n'imaginait même pas déambuler tout seul dans un endroit si grand. Des cristaux étaient incrusté dans la façade, mais il distingua aussi pierres précieuses et gravures dorées ou argentées, variant selon les endroits, où nombres de personnes affluaient. Il devinait sans mal que la plupart était de la haute société, mais il voyait très peu d'enfants de son âge. Qu'est-ce qui avait bien pu pousser son père à l'amener là? Il l'interrogea du regard, mais il ne répondit pas. Ils empruntèrent plusieurs couloirs, tous plus luxueux les uns que les autres, mais qu'il n'aurait su distinguer. Puis, enfin, ils s'arrêtèrent devant une salle, immense, où il put lire : salle d'audience. Son père en avait-il demandé une? Ou bien allaient-ils seulement assister à quelques unes d'entre elles? Visiblement, il s'agissait plus d'une observation. Le roi était là. Tellement proche. Trop proche. Il fronça les sourcils. Ce n'était pas dangereux, de laisser le roi là, à la portée de tous? Entouré par deux gardes, certes. Mais ça lui semblait... Léger. En attendant, au vu des audiences, il semblait plutôt être un bon roi. Les rumeurs qu'il avait entendu à son sujet était donc sans doute fausses. Le temps passa bien lentement au goût du jeune garçon. Toutes des affaires plus ennuyantes les unes que les autres. Quand soudain, on annonça :

« Les audiences sont terminées. »

Tout le monde applaudissait, aussi Paul en fit-il de même. Le roi se leva de son trône, et aussitôt, les gardes suivirent. Son père l'emmena devant la salle du conseil. Après tout, il était l'un des conseillers. D'ailleurs, quelques uns d'entre eux discutaient, mais se turent en voyant l'enfant. Sa présence était-elle une gêne...? Pourquoi l'avoir emmené alors?

« Attends-moi là. »

Et Paul attendit. Longtemps. Seul. Bouh, c'était triste. Mais finalement, il était plutôt heureux d'être seul. Il soupira, et observa un peu le palais. Ça allait se terminer dans un bout de temps, non? Il pouvait bien faire un tour. Voilà comment le garçon se perdit dans l'immense palais. Il fut coursé par les gardes une ou deux fois, mais parvint toujours à les semer. Un jeu d'enfant. Tant que personne ne savait que c'était lui. Il repartit, tout content d'avoir exploré cet endroit immense... et amusant. Il était sûr que quelqu'un l'avait observé. Mais à chaque fois qu'il s'était retourné, il n'y avait personne. Son imagination?

***

Les pavés ruisselaient d'eau, ce jour là. Ses cheveux étaient collés à son front, ils étaient encore plus sombre que d'habitude, à cause de la pluie. Son air était insondable, et ses yeux semblaient ne rien refléter. Ses beaux yeux gris qu'elle aimait tant. Aujourd'hui, Paul avait quinze ans. Aujourd'hui, il pleurait la mort d'Alicia. Et sa petite sœur qui était blottie contre son torse, s'agrippant fermement à lui. Et la main de son père sur son épaule. Et le visage impassible de sa mère, empreint d'une dignité qu'il savait fausse. Et lui. Qui était là, les yeux vides. Les bras qu'il ne parvenait pas à bouger, sans pouvoir répondre à l'étreinte de sa sœur. Sa rage morte. Sa tristesse voilée par un sentiment qu'il ignorait. L'eau qui coulait le long de ses joues, il n'était même pas capable de dire si c'était ses propres larmes ou la pluie qui s'abattait sans fin. Il savait pourtant qu'elle était malade. Il l'avait su depuis le début. Mais malgré tout, il y avait quelque chose qui ne concordait pas. Et il ne parvenait pas à dire quoi. Voyons, tu le sais bien, soufflait une petite voix dans sa tête. Laetitia t'as pourtant dit qu'elle craignait sans cesse quelque chose. Il y avait quelque chose qu'elle redoutait. Plus que tout. Plus que sa maladie. Plus que le roi en personne. Son ombre derrière lui s'agita. S'agita? Il jeta un coup d'œil nerveux derrière lui. Il ne rêvait pas. Son ombre bougeait. Selon son désir. Personne ne semblait l'avoir remarqué. Alors, dès qu'il fut rentré, dans sa chambre, il s'entraîna. Il regarda son ombre se faufiler avec discrétion à droite et à gauche, saisir, non sans mal, un crayon. Son ombre pouvait interagir avec le reste. Elle prenait la forme qu'il désirait. Et mieux : elle pouvait se durcir, devenant une véritable arme. Personne ne devait savoir. Cela devait être son secret. Ou alors... Ou alors il pouvait s'en servir pour ajuster sa position sociale selon son objectif. Car il en était sûr maintenant : on ne pouvait pas craindre quelqu'un plus que le roi. Et la haine profonde qu'avait ressentie sa sœur en la présence du roi le confirmait. Ce type était louche. Et si les rumeurs qui circulaient...? Doutes. Non. Si. Non. Si. Et puis flûte. Ce jour-là, non sans mal, Paul C. Cloud chercha les rebelles. Et il les trouva.

***

C'était une mission. Une mission qu'on lui avait confié. Il ne pouvait pas échouer. Il ne devait pas échouer. La Princesse Mary Shasley risquait de finir ses jours très prochainement. Et cela, ils ne pouvaient se le permettre. Aussi, il avait été décidé que chacun des membres qui jouaient double jeu devaient retenir le roi et sa famille. Lui, il se chargeait du roi. Peu facile. Mais étant l'un de ses conseillers, il n'aurait aucun mal à y parvenir. Et le lendemain, Mary Shasley était recherchée. Mais en vie. Deux autres visages s'affichaient : le Prince Ryan Shasley, neveu du roi, et Kalypso Windless. Jamais entendu parler. Il était temps de retourner voir son chef...

***

Aujourd'hui, Paul a dix-sept ans. Il est l'un des conseillers du roi, et également un rebelle. Qui aurait cru qu'il aurait fini ainsi? Certainement pas son père... Ou sa sœur. Sa gentille petite sœur qui a de gros doutes à son sujet (l'empathie, que voulez vous, ça aide pas). Et Lætitia se l'est promis : elle découvrira ce que complote son frère dans l'ombre... Même si elle doit en payer le prix (évidemment, son frère n'est pas décidé à la laisser faire). Place au spectacle...

Tu sais quoi ? Je te valide pas /PAN/ nan j'déconne xD S'parfait ! Alors VALIDEEEEEE. *doit faire la sienne*